dimanche 14 août 2016

Chronique : "The Way Of All Flesh" de Gojira

Sans plus attendre, pour ouvrir ce blog, j'ai pensé vous parler d'un de mes groupes fétiches qui n'a pas fini de faire parler de lui : les petits français de Gojira.
        Largement connu des amateurs du genre, ce groupe formé en 1996 à Ondres, dans les Landes, s'est forgé une solide réputation, à la limite d'être le groupe de metal français le plus célèbre au monde. Dans une moindre mesure, on connait Gojira comme un "groupe écolo", notamment par le soutien qu'ils portent à divers associations comme Sea Shepherd. Mais leur renommée est surtout due à leur death metal au style très personnel, loin des canons du genre.


        The Way Of All Flesh, leur quatrième album, sorti en 2008, ne fait pas exception à la règle. Produit par Joe Duplantier, le leader du groupe, on a affaire à un metal puissant et précis où rien n'est laissé au hasard. Là où un groupe de death metal "classique" se contenterait de distiller des riffs lourds mais monotones, Gojira joue la carte du technique et du groove, avec des riffs carrés ponctués d'effets bien placés. Supportés par le jeu de batterie varié de Mario Duplantier, The Way Of All Flesh est fort de compositions efficaces et bien ficelées. On a également droit à quelques passages épiques (le "refrain" de The Art Of Dying) et d'idées originales, presque expérimentales (le combo synthé/vocoder sur l'intro de A Sight To Behold, le chant de gorge à l'atmosphère mystique sur The Art Of Dying, l'effet "guitare inversée" dans l'outro de Esoteric Surgery), sans compter les ambiances planantes disséminées dans l'album. Joe Duplantier délivre également une palette vocale variée : le chant vraiment guttural typique du death metal est finalement peu présent, laissant surtout place à un chant très saturé et venant des tripes. En plus de cela et de quelques apparitions de chant clair (Oroborus, The Way Of All Flesh), le leader n'hésite pas à mélanger chant saturé et clair dans un seul souffle, rappelant la voix puissante de Devin Townsend ou les quelques envolées de Randy Blythe de Lamb Of God (qui apparaît même sur Adoration For None), quoiqu'en plus puissant.
        Gojira sait également renouveler le death metal par les thèmes des morceaux. L'album est principalement traversé par le concept de la mort, mais traitée de manière abstraite et spirituelle, contrairement à la majorité des groupes qui l'auraient fait sans doute de façon concrète et morbide. On trouve également les idées de lien avec la nature (Adoration For None), de cycles naturels et de renaissance (Oroborus, Esoteric Surgery) et un peu d'écologie (Toxic Garbage Island).
        Le tout est au service d'une production soignée, essentiellement assurée par le groupe lui-même, permettant d'apprécier à la fois la lourdeur et la précision de la musique. A noter que les parties de batterie ont été enregistrées à Los Angeles, sous la houlette de Logan Mader, producteur et ancien guitariste de Machine Head, qui se charge également du mixage et du mastering.
         En résumé, Gojira nous sert dans The Way Of All Flesh un death metal profond, lourd et technique, fourmillant de bonnes idées et loin des clichés du genre.

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