mercredi 8 novembre 2017

Billet d'humeur : la colère

Pour ce premier billet d'humeur, j'aborderai un sentiment qui vient le plus spontanément à l'esprit lors l'écoute d'un morceau de metal : la colère. Si la palette d'émotions qu'exprime ce genre musical ne se limite pas à celle-ci, force est de constater qu'il s'agit d'un moteur récurrent de l'esthétique globale d'un morceau. En effet, quoi de mieux qu'un brûlot efficace pour évacuer la nervosité et la tension ?
         On attaque sévèrement avec Elitist Ones de Whitechapel, un groupe de deathcore venant tout droit de Knoxville, dans le Tennessee. Avec ce titre extrait de leur dernier album en date Mark of the Blade, les américains martèlent leur colère envers les "soi-disant élitistes" et autres donneurs de leçons pour les replacer au même niveau que l'ensemble d'une humanité vouée à la disparition. Le propos est porté par les guitares sous-accordées, les rythmiques lourdes et la voix gutturale et agressive de Phil Bozeman. Si le rendu sonore semble moins puissant que les productions précédentes de Whitechapel, il n'en est pas moins suffisamment percutant pour faire passer le message.


        Les français de Gojira savent également faire ressentir le sentiment qui nous préoccupe aujourd'hui. Explosia, le titre d'ouverture de L'Enfant Sauvage, est clairement rempli d'une fureur qui se libère face à la pression sociale. On notera au passage qu'il doit s'agir du morceau le plus percutant de l'album, avec ses riffs syncopés et agressifs couplés aux hurlements déments de Joe Duplantier pour aboutir vers un final épique et casse-nuque. Une jolie entrée en matière pour un disque qui devrait bientôt avoir sa chronique dans ce blog.


        Pour finir, une fois n'est pas coutume, nous parlerons rap, mais pas n'importe lequel. Tech N9ne, également amateur de metal, se paie le luxe d'avoir ni plus ni moins Corey Taylor de Slipknot sur Wither, un hymne à la colère qui questionne son bien-fondé moral. Alternant les passages acoustiques et mélodiques, et ceux agressifs et nourris aux guitares saturées, le morceau montre deux facettes d'un personnage qui veut à la fois faire le bien mais ne peut que difficilement s'empêcher de céder à sa colère. Ce qui fait notamment la force de ce morceau reste les alternances des voix et des flow ultra-rapides de Tech N9ne et Taylor, tous deux faisant preuve d'une hargne propice à une collaboration réussie entre un rappeur et un chanteur de metal.


       C'est tout pour cet article, mais les morceaux susceptibles d'être traités sont tellement nombreux qu'une suite verra le jour. Un grand merci à Marine D. pour la suggestion de ce thème !